Pas parisienne
C'est quand on a pédalé longtemps, qu'on a passé du temps à attendre à un premier guichet, qu'on est partie puis revenue attendre à un second guichet. Quand on a repédalé encore, tellement qu'au bout d'un moment on en a assez alors qu'en voyant le café on décide de s'arrêter. Quand on vient juste de commander son yaourt et de s'asseoir et qu'il se met à pleuvoir, sans s'arrêter. C'est là qu'on commence à se demander un peu se qu'on fait là. C'est là qu'on commence à s'inquiéter. Pas de petit protège-selle imperméable sur mon vélo, pas de forces pour redémarrer sous la pluie battante pour l'autre moitié du trajet. Et puis la pluie devient ensuite de la neige, des gros flocons bien épais et c'est là qu'on se dit que vraiment là non, c'est pas notre journée.
C'est quand vers midi, au moment de repartir on regarde dehors et qu'après la neige c'est le soleil qui vient enfin de percer. Quand la température n'est finalement pas si basse et que le vent s'est calmé. Quand on retrouve la nouvelle route découverte la veille et qu'il n'y a personne à dépasser. C'est quand on marche l'après-midi dehors en attrapant les rayons du soleil, quand on reçoit des emails gentils qui invitent à venir faire des rencontres. Quand on a trouvé des jolies cartes pleines de lettres et que son prince décroche le téléphone en chantant la musique qu'il a écouté en boucle toute la matinée. C'est la qu'on se dit que quand même, c'est une jolie journée.
Ce matin j'ai fait une première rencontre que j'attendais beaucoup. Sur un des papiers qui m'a été donné il est écrit en joli danois que c'est tout à fait naturel et normal d'être enceinte. C'est quand même bon à savoir. Et bien, d'habiter dans un pays qui le dit clairement. Après les différentes règles dans différents pays, ici pas de soucis. C'est relaxant.
Si j'étais parisienne moi j'irai bien voir Christian Lacroix au Quai Branly.